Résumé : TIERS-MONDE C'est un jardin mouillé dans un pays vendu, un pays habillé de peur et de silence, la meule du soleil broie la désespérance de l'aube inespérée jusqu'au soir attendu. C'est un jardin qui pleure aux portes du désert, la terre s'y lézarde autant que ce qu'elle porte, et les mains qui se tendent semblent des feuilles mortes où des vents moribonds tremble un dernier concert. C'est un jardin qui lit, dans le regard des pierres, les rouges galaxies que savent les fusils pour garder le repos des collines assoupies où s'étale et pavoise l'arrogance des lierres. L'épaule de la nuit s'inonde du parfum de ses fleurs, arrachées à l'errance des graines, ses rires babilles font des bruits de fontaines où se reposent un peu les porteurs de chagrins. Tout ce qui se déchire et tout ce qui se meurt, tout ce que le ciel bas compte d'ailes brisées cueille, dans ce jardin, des pierres de rosées à briser les miroirs des maîtres-oiseleurs. (...)